De l’effet apéro

C’est à 18 h précises que le Premier ministre, M. Castex a annoncé jeudi 14 janvier que le couvre-feu était étendu sur tout le territoire à partir de 18 heures et ce, pour une durée de quinze jours. Avant lui, M. Stanislas Guérini, secrétaire général d’En Marche avait commencé à nous préparer en expliquant que cette -probable- mesure était destinée à contrer « l’effet apéro » considéré comme un « virus social » puisqu’il multiplierait les inter-actions entre individus contribuant ainsi à propager le méchant virus.

Ben tiens ! Déjà que nous sommes depuis 11 longs mois les spectateurs impuissants de nous-mêmes, voilà qu’un petit jeune homme dans son costume ciré vient nous donner des leçons. Parce que M. Guérini ne doit pas vivre dans le même monde que l’immense majorité des Français. Il est bien connu que les parents qui courent à la sortie du boulot pour aller chercher leurs mômes, les aider dans les devoirs, préparer à manger, bref s’occuper d’eux tous les soirs, ont l’œil rivé sur la bouteille de pastaga. C’est comme ces jeunes qui ne peuvent plus aller en fac, en formation, se rencontrer, s’aimer, vivre quoi ! En plus, ils sont inquiets parce que le boulot, déjà que c’était pas ça avant… avec la Covid, hein… Et qu’est-ce qu’ils font les vilains jeunes, ? Ils boivent l’apéro pardi ! Ils verront bien quand ils seront vieux !

De grâce M. Guérini, oubliez-nous ! Parce que voyez-vous, à vous écouter pérorer vous et les vôtres, on n’a qu’une envie, s’en jeter un petit, tranquille, loin de votre morale à deux balles qui vous fait oublier l’essentiel : l’effet apéro débute quand on commence à raconter n’importe quoi. Allez, santé !

Une chronique de Jean-Luc Gironde.